Notre Road Trip en NORMANDIE

Notre Road Trip en NORMANDIE

  • 2500 km parcourus
  • 7 jours/6 nuits
  • Tourisme de mémoire
  • 75 ans D-day
  • 3 musées
  • 2 plages du débarquement
  • Température : 18°C-21°C (1,5 jours de pluie)

Nous profitons d’une semaine de repos en juin pour démarrer notre saison de road-trips et découvrir nos belles régions françaises. C’est la 1ère fois que nous partons en vacances à cette période de l’année.

Les petits + du mois de juin :

  • Le soleil se couche vers 22h15-22h30, cela permet de profiter un max de la journée.
  • Ce n’est pas encore la cohue de l’été.
  • Cela permet de couper le rythme du travail avant le rush de la saison estivale.

Fouler les plages du débarquement était un rêve pour Stef, ancien parachutiste. Quel meilleur moment pour aller à la rencontre de ces héros que la commémoration des 75 ans du D-DAY ?

Ce voyage est différent des road-trips précédents dans lesquels nous recherchions les beaux paysages, du patrimoine insolite, la découverte des coutumes et de la gastronomie locale. Cette fois nous partons pour du tourisme de mémoire.

JOUR 1 : LE VOYAGE

Nous démarrons notre périple normand de Brioude (Haute-Loire) après un week-end « très chargé » au rassemblement national de T5-Zone. À cette occasion, nous retrouvons des passionnés de VW T5, venus de toute la France. Des superbes rencontres, des forts moments d’échanges, des parties de rigolades, des soirées de folie… Après 4 jours de fête, les 8h00 de route jusqu’en Normandie sont difficiles. Nous subissons l’accumulation de la fatigue. Arrivés à Caen en fin de journée, nous nous posons sur une aire de stationnement proche d’un parc sans rechercher une vue splendide. Une bonne soirée et nuit de repos sont indispensables pour recharger les batteries.

T5 Zone Rasso 2019

 

JOUR 2 : CAEN ET ARROMANCHES

1ère étape : Le Mémorial de Caen

Petit choc thermique. Nous passons du soleil 35°C à la pluie 18°C… et oui… il parait qu’il pleut en Normandie. Pas de problème, nous démarrons notre programme de visite par le Mémorial de Caen.

Je m’attendais à un musée sur la thématique du débarquement mais, à ma grande surprise, il retrace l’histoire de la montée du nazisme à la chute du mur de Berlin.

Dès l’entrée, nous sommes mis dans le bain avec ce chiffre dramatique de 50 000 000 de morts. Le musée est gigantesque. Nous suivons l’histoire à travers de multiples supports de médiation, de films, de témoignages de soldats et de femmes pendant la guerre, nous visitons même un bunker.

Les images des jeunes soldats partis au combat, devenus de la chair à canon, sont violentes. La partie sur les camps de concentration et d’extermination nous noue la gorge. Nous avons des larmes pleins les yeux !

Tout un espace est consacré à la guerre du Pacifique, moins connue pour nous européens, mais tout aussi atroce.

Petite pause café pour reprendre nos esprits et nous continuons sur la Guerre Froide et l’avènement du nucléaire. Des années de conflit, un court moment d’accalmie et les tensions recommencent… toujours pour des idéologies. Ce musée nous rappelle à quel point la paix est fragile.

 

À savoir sur le Mémorial :

  • Tarif : 19,80€ (un petit budget mais cela vaut le coup).
  • Prévoir une bonne demi-journée de visite (nous y avons passé 5h).
  • Nous vous conseillons de prendre l’audio-guide car il y a énormément de panneaux à lire. Cela facilite la visite.
Photos Mémorial de Caen
Photos du Mémorial de Caen qui retrace l'histoire de la montée du nazisme à la chute du mur de Berlin

2e étape : Arromanches

À la sortie du musée, le soleil est de retour. Direction ARROMANCHES. Changement d’ambiance.

Calée entre ses falaises, Arromanches est une jolie station balnéaire du Calvados, peuplée de 500 habitants. L’architecture des villes et villages nous a tout de suite interpellée. La Normandie a été rasée lors de cette guerre (Saint Lô a été détruite à 90%), il n’y a donc pas de vieilles bâtisses comme dans le Sud-Ouest.

Pour ce week-end de commémoration, cette petite bourgade est en ébullition, 80 000 personnes sont prévues. Nous avons l’impression d’avoir traversé la Manche, tant les anglais sont présents pour ces événements. Des chars, des jeeps, des gens en costume d’époque envahissent la plage. Il y a même des bateaux qui sortent de l’eau mais en fait se sont des véhicules sur roues… « en mode transformers »!

La balade sur la plage est agréable, nous nous installons en terrasse pour boire un verre face à la mer. L’addition est arrivée comme une grosse bourrasque qui nous a bien refroidie… 13€ les 2 bières…

Après notre balade, nous trouvons un spot pour la nuit au bord d’une plage du débarquement. Plutôt incongru quand on y pense. Heureusement c’est bien plus calme qu’à l’époque. Nous nous couchons avec l’esprit encore rempli d’émotions de cette journée.

 

Vue sur les restes de Mulberry B

 

JOUR 3 : ARROMANCHES ET UTAH BEACH

Arromanches a une particularité : on y voit les vestiges du port artificiel (Nom de code : Mulberry B)  construit pour approvisionner les troupes débarquées en armes, munitions et vivres.

Les ports français étaient imprenables, trop bien protégés par les allemands. Churchill a donc proposé la construction d’un port pour amarrer les navires servant à amener le matériel pour l’effort de guerre.

La construction du port et des ponts pour rejoindre la plage est impressionnante. Du pur génie ! Ainsi Arromanches est devenu un haut lieu stratégique de cette guerre.

Je ne vais pas vous faire un cours d’histoire, simplement vous conseiller la visite du Musée du Débarquement qui revient sur cette étape cruciale de l’Histoire qui a contribué à la réussite du Débarquement de Normandie. Je souligne tout de même le décalage entre la pauvreté du peuple, qui manquait de tout, et les moyens colossaux engagés dans ce débarquement. Assurément la liberté n’a pas de prix !

 

À savoir sur le Musée du Débarquement :

  • Tarif : 8,20€
  • Durée de visite : 2h
  • Le Musée consacre un espace pour le commando KIEFFER, ces français présents pour libérer leur pays. Il est vrai qu’on ne parle jamais de ces 171 hommes courageux qui, comme les anglais et les américains, les canadiens, se sont battus pour nous.
Photos Arromanches

Après la visite du musée, nous allons à la rencontre des vétérans.

 

Vétéran du débarquement

 

Ce monsieur a été volontaire pour débarquer en premier, directement au front. Quel courage ! Submergés par l’émotion, il n’y a pas vraiment de mots pour décrire nos sentiments. Ces hommes inspirent l’humilité. RESPECT !

 

Nous profitons de notre séjour en Normandie pour aller voir des amis. Nous sommes très bien reçus, un bon moment de convivialité. Quelle hospitalité ces normands !

Après un copieux déjeuner, en route pour Sainte Marie du Mont pour voir une autre plage du Débarquement : Utah Beach. Nous empruntant la voie de la Liberté. Elle est matérialisée par une série de bornes kilométriques le long du réseau routier marquant l’itinéraire suivi par l’armée américaine.

 

Borne de la Voie de la liberté

Nous voilà chez les américains, changement d’ambiance. Nous passons du solennel, strict, SO BRITISH, à l’effervescence, une joie (toute relative bien-sûr) de la libération.

Des associations ont reconstitué un camp militaire. Nous buvons une bière chez les bénévoles.

Nous restons sur place pour la nuit car il est difficile de trouver un spot, il y a vraiment beaucoup de monde pour les commémorations. Stef rencontre même un allemand. Ils sont plutôt rares. Un petit échange pour se dire que maintenant nos peuples sont en paix et tellement liés. Impossible à imaginer à l’époque.

Petit aparté : Nous discutons avec un fan de reconstitution historique, en T5, qui nous apprend qu’à compter de 6h tous les accès routiers sont bloqués par arrêté préfectoral. Mince, nous avions prévu d’aller à Saint Mère Église… J’avais pensé à regarder l’itinéraire de Macron et Trump se trouvant à Colleville-sur-Mer mais je n’ai pas pensé au 1er ministre. Et oui… Edouard Philippe est à Utah Beach le 06 juin.

Pas de problème, réveil à 5h pour rejoindre Sainte Mère Église et finir la nuit.

Photos Utah Beach

JOUR 4 : SAINTE MÈRE ÉGLISE – BARFLEUR

1ère étape : Sainte Mère Église

Nous sommes le 06 juin. En tant qu’ancien parachutiste, Stef voulait absolument se rendre ici. Là où les para ont débarqué !

Si cette histoire vous intéresse, regardez le film Le jour le plus long. Ce classique du cinéma retrace l’histoire de John Steele, ce militaire resté accroché au clocher de l’église. En son hommage, il y a toujours un mannequin suspendu par son parachute au sommet de l’église.

Dès le début de la matinée, sous le soleil, il y a une ambiance de folie. Défilé de chars sur lesquels les soldats et pin up font une parade. Des avions survolent le site. Le camp Géronimo est en place. Nous rejoignons les stands de l’armée française (sur place pour de la promo) et retrouvons même un copain à Stef de son ancien régiment le 35ème Régiment d’Artillerie Parachutiste.

Nous déambulons sur cette place noire de monde et engageons la conversation avec un couple champenois, présent pour les commémorations car leur grand-mère a vécu le débarquement… ils nous conseillent la visite de cette petite église. Pleine de charme, elle a une particularité plutôt insolite. Un vitrail qui ne présente pas une scène biblique mais une scène de la 2nde Guerre Mondiale et l’arrivée des parachutistes sur la ville.

L’odeur des saucisses au barbecue nous ouvre l’appétit, quand nous voyons les gens de + en + nombreux devant les barrières de la grande scène. Que se passe t-il? un concert? une démonstration? Non, c’est le début du journal de 13h00  avec la star du petit écran Jean-Pierre Pernault. Nous sommes d’abord surpris de cet engouement mais en fait c’est logique. Tout le monde connait le présentateur du JT de Tf1, qui salue amicalement le public scandant « Monsieur Village » . Nous faisons de même… et hop petite photo souvenir.

 

 

L’ambiance est bienveillante, beaucoup de nationalités sont présentes : anglais, américains, brésiliens, polonais, canadiens et même des allemands. Nous croisons aussi Thomas Sotto (journaliste, il a présenté Capital sur M6).

Nous quittons Sainte Mère Église dans l’après-midi, avant le rush des départs. Toujours très émus mais avec le cœur plus léger. Stef se souviendra de son anniversaire. Le beau cadeau ! (il a fait 43 ans le 05 juin)

Photos Sainte-Mère-Église

 2e étape : Barfleur

L’objectif de notre road-trip était culturel mais nous souhaitons tout de même découvrir les paysages normands.

Barfleur est la plus petite commune de la Manche. Nous comprenons tout de suite pourquoi elle est classée « Plus beaux villages de France » avec ses maisons alignées en granit gris et ses toitures bleutées à forte pente (pour éviter les dégâts des tempêtes).

Nous avons l’impression d’être au bout du monde. Le charmant port de pêche nous invite à la mer avec son dégradé de couleurs turquoises. Au loin, la Manche est agitée et bleue marine à l’horizon. On se perdrait dans cette immensité. Cette mer a un côté un peu mystique.

 

Port de Barfleur

 

Ce village est aussi connu pour être un lieu de passage des pèlerins anglais vers le Mont Saint-Michel. Sur la pointe de Barfleur s’érige le phare, tout en granit, de Gatteville. Du haut de ses 74,85m (2e phare le plus haut d’Europe) il veille sur cette côte. Il est autant spectaculaire (nous nous sentons tout petit à son pied) qu’insolite. En effet, le phare comporte autant de marches que de jour dans l’année (donc 365), autant de fenêtres que de semaines (donc 52) et autant de niveaux que de mois (donc 12).

 

Phare de Gatteville

 

JOUR 5 : CHERBOURG

Un réveil sous la pluie et le vent. La tempête Miguel sévit sur la Vendée et le littoral atlantique, du coup cela souffle aussi sur la Manche. Visiter Cherbourg est compromis alors nous optons pour la Cité de la Mer. Un musée dédié au monde de l’exploration sous-marine et à la découverte des grandes profondeurs avec un grand hall d’expo de toutes sortes d’engins explorant les océans.

Le musée comprend 4 espaces de visite :

  • Un jeu interactif : dans lequel nous explorons les fonds marins. Le concept est sympa mais vieillissant, les effets spéciaux sont obsolètes… dommage.
  • Le Titanic : l’histoire du naufrage est intéressante mais encore une fois les supports muséographiques mériteraient un coup de jeune.
  • L’aquarium : bien mais sans plus. Après avoir vu celui de La Rochelle en 2017, il est difficile de retrouver cette qualité.
  • Le sous-marin nucléaire :  C’est le clou de la visite. Le REDOUTABLE construit sous le Général Charles De Gaulle.

Je n’ai pas d’autres mots qu’INCROYABLE !!! Franchement c’est juste un « truc de fou », monter dans un sous-marin nucléaire. Grâce à un audio-guide, nous arpentons les couloirs étroits de cette machine monstrueuse.

Quel concentré de technologie ! On se dit, comment font-ils pour mettre autant de matériel dans cet engin ? Stef joue au capitaine en se mettant aux manettes de la salle de commandement ! Bien entendu la partie des ogives nucléaires a été enlevée mais nous voyons bien les emplacements des torpilles.

Nous sommes admiratifs du courage des sous-mariniers qui partent 70 jours sous l’eau et de la confiance qu’ils ont en le constructeur. Il faut se dire qu’une défaillance technique peut tout de suite entraîner la mort.

L’espace de repos, couchettes et sanitaires sont très exigus. Pas facile de vivre dans la promiscuité sans nouvelles des familles. Le peu de messages autorisés sont filtrés pour éviter des débordements d’émotions.  Déconnectés du monde extérieur, le jour et la nuit sont indiqués aux sous-mariniers par des lumières blanches et rouges.

Après la visite du sous-marin en lui même, un espace muséographique est consacré à sa construction et des simulateurs nous permettent d’entrer dans la peau d’un commandant.

À savoir sur la Cité de la Mer :

  • Tarif : 18€
  • Durée de la visite : 4h
  • Le plus : l’espace consacré au sous-marin LE REDOUTABLE.

Vu la mauvaise météo, nous décidons de faire de la route pour redescendre vers le Mont Saint-Michel. Nous ne pouvons dormir près des côtes (trop de bourrasque de vent) et nous nous réfugions dans les terres à AVRANCHES pour la nuit. C’est notre première soirée à l’intérieur du van.

 

Photos Cité de la Mer

 

JOUR 6 : MONT SAINT-MICHEL

Réveil de bonne heure et de bonne humeur, le soleil est de retour. Pour terminer notre road-trip normand, nous finissons par LE site à visiter : le Mont Saint-Michel. Après quelques kilomètres à travers champs le Mont apparaît au loin, majestueux, seul au milieu de km de baie…SPLENDIDE.

Nous nous garons sur le parking et prenons la navette. À 9h30 il y a déjà de l’affluence mais la rotation est rapide.

Comment les moines ont-ils réussi à construire cette abbaye au sommer de ce mont?

En entrant dans la cité, nous traversons les siècles, un plongeon à l’époque médiévale. Les pierres, petites échoppes, rues étroites, remparts… et la Mère Poulard. Elle est partout et sait y faire pour attirer les clients alléchés par la bonne odeur de biscuits et de café. Nous découvrons le village par le chemin des remparts. La vue sur la baie est à couper le souffle. Nous apercevons des randonneurs. À savoir qu’il faut être accompagné par un spécialiste dans la baie car les sables mouvants sont très dangereux.

Après l’ascension des 300 marches nous voilà à l’abbaye. Ça se mérite le Mont Saint-Michel!

Passage à la caisse pour le droit d’entrée. Nous bénéficions d’un tarif réduit car nous avons visité la Cité de la Mer. La guide nous fait remonter le temps vers les années 700 où la construction a commencé (après l’apparition de Saint Michel à l’Évêque d’Avranches). L’abbaye fut construite sur plusieurs siècles au fil des entrées d’argent. C’est d’ailleurs le mélange des styles romans, gothiques, renaissance qui font la beauté des lieux. La construction est dantesque, les pierres sont acheminées à dos d’homme.

Tantôt lieu sacré de pèlerinage, citadelle pendant la guerre de 100 ans, lieu de fêtes somptueuses avec la présence de nobles (même du roi François Ier), prison après la Révolution. Le Mont à tout connu.

Après la Révolution, le mont a été saccagé. Aujourd’hui l’abbaye est vide mais les pierres restent pour témoigner de cette histoire. La partie la plus splendide est le cloître. Un chef d’oeuvre. Après 1h de visite, nous sortons de l’abbaye et voyons l’autre côté du Mont (non visible de l’entrée). Un vrai labyrinthe…

Nous déjeunons dans un petit resto. Le service n’est pas génial. Les moules de Stef froides, les miennes tièdes. Nous retournons les plats et j’ai pu dévorer une 2e assiette. Repus, nous quittons le Mont Saint-Michel en passant devant La Mère Poulard pour admirer le travail des batteurs d’œufs et la cuisson de cette fameuse omelette.

 

Le Mont Saint-Michel
Quelques clichés de la visite du Mont Saint-Michel et de son Abbaye

 

À savoir sur le Mont Saint-Michel :

  • Tarif de la visite de l’abbaye : 10€ (réduit 8€)
  • Il n’y a pas de supplément pour la visite guidée alors profitez en, c’est une réelle plus-value à la visite.
  • La navette depuis le parking est gratuite
  • Tarif du parking : 14€

 

Notre périple normand se termine chez le Saint protecteur patron des PARACHUTISTES. La boucle est bouclée !

Nous nous trouvons un petit spot en pleine nature, en bord de rivière, pour notre dernière soirée. Nous nous remémorons les rencontres, les visites, avant de repartir vers le Sud-Ouest , le cœur serré. On ne peut sortir indemne d’une telle aventure.

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